Lorsqu’on lance une partie de Commander, chacun prend le temps d’observer les commandants adverses. La plupart des joueurs utilisent les commandants « à la mode », ou issus de decks préconstruits. Mais avez-vous déjà ressenti cette immense fierté lorsque ces derniers se tournent vers vous, une lueur d’incompréhension dans le regard, après avoir vu votre carte ? « Mais… Tu joues vraiment ça comme commandant ? » demandent-ils, surpris.
Vous l’avez compris, aujourd’hui je vous propose un top 10 des commandants originaux et inconnus du public. Pour mes critères de choix, je me suis basé sur le nombre de decks dans la base de l’excellent site edhrec.com: tous les commandants de cette liste sont joués dans moins de 300 decks et doivent présenter un intérêt.
Une dernière chose : comme d’habitude, ce top n’a aucune hiérarchie.
10) Dosan la feuille tombante
Saviez-vous qu’il était possible de jouer mono vert contrôle ? Et que c’était très fort ? En effet, le vert vous donne accès à des anti-créatures originaux et pratiques comme le fameux Réveiller la bête, mais aussi Chant des dryades ou Lignification qui sont des enchantements particulièrement efficaces pour « briser » le commandant adverse.
Bien entendu, le vert possède aussi d’excellentes réponses face aux artefacts et enchantements, très présents en Commander, avec des cartes la Poigne krosiane (bien que ce soit un éphémère).
L’objectif avec Dosan la feuille tombante sera simple : tenir le coup en début de partie et tout en s’accélérant avec des cartes comme Coursière de kruphix, Oracle de Mul Daya et d’autres accélérateurs. Des cartes comme Commandement primordial nous permettront d’encaisser des dégâts et de préparer le terrain.
Une fois qu’on est capable de générer une grosse quantité de mana, la fin de partie est à notre avantage : on pourra jouer des sorts tels que Vague de genèse, Vorinclex, Voix de la Voracité ou encore Selvala’s Stampede sans être contrecarré. Les énormes créatures offertes par la couleur verte achèveront la partie pour vous.
9) Exava, sorcière sanguinaire de Rakdos
Exava, sorcière sanguinaire de Rakdos est un excellent commandant très agressif. Les synergies naturelles sont évidentes, notamment avec des cartes avec la capacité « emportement » : Caqueteur rakdos, Destrier des enfers de la foire, Cingleur du Trou d’enfer, etc. Des créatures avec la « soif de sang » sont également compatibles : Berserker sangorage, Escouflenfer né de la furie, etc. Ce qui donne un deck remplit de créatures bon marché et très agressives.
Soutenez votre force de frappe avec des enchantements comme Carnage des berserkers ou Foutoir , ajoutez un soupçon d’anti-bête comme la Terminaison, et vous obtenez un petit deck peu coûteux qui mettra une grosse pression sur vos adversaires.
8) Kazuul, Tyran des Falaises
J’adore Kazuul. J’aime son design, j’aime sa capacité, j’aime son ratio, il est vraiment trop cool. Ce commandant est extrêmement peu connu des joueurs et pourtant, c’est une excellente créature taillée pour ce rôle.
Les synergies pour abuser de sa capacité sont très nombreuses : il suffit d’obliger l’adversaire à attaquer. Pour cela on a Maître espion gobelin, Fumiko la manante, les Diplomates gobelins, Malédiction de la chasse nocturne et j’en passe ! La capacité de Kazuul n’étant pas un coût pour attaquer, les créatures adversaires n’ont pas le choix et sont obligés de partir au combat.
Cette stratégie est très fort en duel, mais également jouissive en multijoueur : les parties deviennent vite très bordéliques, ça attaque dans tout les sens, ça se crie dessus, ça se frappe… bref, c’est très dynamique.
Si vous voulez surprendre votre groupe d’amis et monter un deck Commander original et tout petit budget, Kazuul est définitivement bâti pour ce poste.
7) Mishra, prodige artificier
La première fois que j’ai vu cette carte, je me suis dis « je viens de tomber sur la pire créature légendaire possible pour devenir un commandant. » En quoi pouvait-il être utile dans un deck où toutes les cartes sont en un seul exemplaire ?
Je me trompais lourdement.
OK, admettons que j’ai sur la table Mishra, prodige artificier et l’enchantement Infundibulum de sang. Maintenant, je joue gratuitement une Pierre de l’esprit (et oui, c’est un sort non-créature, il coûte 2 de moins), que se passe-t-il ? La capacité de Mishra et de l’Infundibulum se déclenchent en même temps. Je décide de mettre en pile la capacité de Mishra en premier, puis l’Infundibulum. Prêts ? On résout : mon sort est contrecarré et va au cimetière. Puis, la capacité de Mishra se déclenche et me permet d’aller chercher ma Pierre de l’esprit au cimetière et de la mettre en jeu ! Conclusion : tant que je joue des artefacts, Infundibulum de sang m’accélère considérablement.
Autre exemple ? Nether Void, qui fonctionne comme Infundibulum de sang, mais qui affecte tous les joueurs. Terrible.
Un dernier exemple ? Orage de probabilités. J’ai Mishra en jeu, ainsi que l'Orage de probabilités, et je joue une Pierre de l’esprit. On résout l'Orage de probabilités : je révèle les cartes du dessus de ma bibliothèque jusqu’à révéler un artefact, que je mets en jeu gratuitement. Pierre de l’esprit retourne en-dessous de ma bibliothèque. On résout Mishra : je vais chercher ma Pierre de l’esprit et je la mets en jeu.
Vous avez compris le principe. Pour les curieux, je vous invite à découvrir cette analyse (en anglais) qui explique comment fonctionne le deck. Elle est très intéressante.
6) Queue-de-runes, ascendant kitsune
Suggéré par un lecteur, ce Queue-de-runes, ascendant kitsune est injustement peu connu du grand public. Il est pourtant costaud en multijoueur, ce moine ! En effet, à 40 points de vie, il vous suffit de le poser sans prendre de dégâts et c’est gagné : toutes vos créatures deviennent presque indestructibles.
À partir de là, c’est open-bar. Des synergies apparaissent immédiatement, notamment avec le célèbre Paria, Géante des palissades mais aussi Garde du palais , Braver la furie des sables, etc…
Il suffit ensuite de remplir le deck de contrôle comme Chemin vers l’exil et de petites saletés comme Ange de la jubilation.
Le gain de points de vie est également une bonne option en multijoueur, avec Garde des âmes, Autorité des consuls, etc, en synergie avec Frère de bande d’Ajani et autres cartes comme le récent Cheval solaire à crête.
Alors, comment le deck gagne-t-il, une fois installé ? On peut gagner aux points de vie avec des cartes agressives comme Pure conviction accompagné de Titan solaire, Archange de Thiune (pas très casual), et autres méchants anges. Des conditions de victoire alternatives comme Souverain félidar sont également envisageables.
Bref, un bon commandant mono-couleur particulièrement adapté au multijoueur !
5) Sakashima l’imposteur
Voilà un commandant bien singulier. Alors, quelle est la recette pour jouer un deck pareil ? Je vous présente les commandements de Sakashima !
Les super créatures tu copieras : n’hésitez pas à remplir le deck de Clone, de Métamorphe phyrexian, ou autres Image phantasmatique, Poursuite des bruits de pas (redoutable celui-ci)… Si l’adversaire décide de jouer la moindre créature intéressante, il devra faire face à trois ou quatre copies, payées bien moins chères !
Le blink tu utiliseras : Sakashima est bien pratique : il revient tout seul dans votre main. Il vous suffira de le reposer si jamais une créature plus intéressante arrive en jeu. Mais pour les autres clones ? Flux d’essence, Ruse du familier et Navigateur morne-œil sont là pour vous permettre de renvoyer des clones en jeu.
Les créatures adverses tu acquerras : bien-sûr, copier les créatures, ça n’est pas suffisant. Rajoutons-en une couche et récupérons-les pour notre compte ! Semeuse de tentation, Keiga, l’étoile des marées et autres options comme Contrôle mental feront parfaitement l’affaire.
Si tu ne peux les acquérir, sans pitié tu les détruiras : oui, on peut détruire les créatures en mono bleu. Après les avoir copié, rendez service à votre adversaire et offrez-lui une Pongidification ou une Hybridation rapide, il sera ravi.
Des thons tu joueras : si jamais aucun adversaire ne se décide à jouer de grosses créatures (ah, les faquins !), placez un bon gros Léviathan de la houle sur la table et copiez-le cinq fois. Voilà.
Enfin, bien tendu, du contrôle tu abuseras : on est dans un mono-bleu, bordel.
4) Kurkesh, aïeul des Onakke
Alors, voici un Commandant mono-rouge ni aggro, ni contrôle, complétement inconnu du public mais capable de faire de grandes choses.
Ajoutez des artefacts comme Résonateur strionique ou Anneaux des Clairâtres. Vous sentez les combos arriver ?
Jouez des artefacts à capacité intéressantes comme la Sphère de bataille Myr, Machine Guivrétreinte, Machine de mort galopante (valable surtout avec le Résonateur), mais également Bosh, golem de fer, Canon-lux ou même des artefacts plus petits comme Source de sani ou Étoile chromatique. Les options sont très nombreuses.
Le concept est assez simple, mais il faut le voir pour le croire. Ce deck s’accélère plus vite qu’un mono-vert, réanime mieux ses créatures qu’un réanimator et inflige de très lourds dégâts qui semblent sortir de nul part.
Comme on n’est pas ici pour faire une analyse en profondeur, je vous conseille de bien vous renseigner avant de vous lancer, des guides sont disponibles sur internet avec chacun une version complétement différente du deck.
3) Gwafa Hazid, mercanti
Difficile d’envisager un deck contrôle bleu-blanc avec un autre commandant que le célèbre Grand Arbitre Augustin IV . Gwafa Hazid est très peu connu et pourtant c’est un commandant très intéressant. Tout d’abord, regardez-moi ça : il a vraiment la tête du marchand suffisant et un peu pleutre. Cette carte est géniale car on sent une histoire derrière. La capacité est très RP (RolePlay) et correspond parfaitement au personnage : on est ici pour corrompre les créatures de nos adversaires.
Observons ça de plus près. Si on résume, Gwafa pose des pots de vins (des Pacifisme en gros) sur les créatures adverses chaque tour et fait piocher son contrôleur. Tant que la créature a son marqueur, elle ne peut ni attaquer ni bloquer.
En duel 1 contre 1, la question ne se pose pas, il s’agit de jouer un deck contrôle pur avec des contresorts, tue-bête, bref toute la panoplie du parfait enfoiré. On est là pour empêcher l’adversaire de nous toucher. Puis on termine la partie avec Titan solaire, Medomaï le sans-âge et Archonte du Triumvirat. On a pigé le truc.
Mais en multijoueur ? Ça fonctionne ? Ah, c’est là que ça devient intéressant ! En effet, on ne peut pas bloquer toutes les créatures du champ de bataille avec nos pots de vin, elles sont trop nombreuses. Il faudra alors se cacher derrière Prison fantomale, Muse née des vents ou encore Propagande. On se fait petit, on nous oublie, nous ne sommes pas dangereux. Nous attaquer est trop fatiguant, nous ne sommes pas une menace. « Héhé », ricane-t-on avec notre main remplie de Chemin vers l’exil et autre saletés.
L’objectif : se faire oublier, puis s’installer pour terminer en duel contre le dernier joueur. Une stratégie de pleutre, mais voilà qui correspond au personnage.
2) Oviya Pashiri, sage façonneuse de vie
J’aime bien les commandants qui ne coûtent que 1 mana. C’est rassurant. Bref, que vaut Oviya, est-elle jouable ? La réponse est oui !
Le concept est assez simple : on va pondre des jetons artefacts. Oviya remplit parfaitement ce rôle : sa première capacité nous donne un petit jeton qui pourra bloquer, être sacrifié (avec Comptoir de commerce par exemple) et c’est un artefact. Sa deuxième capacité nous donne un autre jeton dont la force dépend du nombre de créatures que nous contrôlons.
Bref, il va falloir pondre des jetons, si possible artefacts (on verra pourquoi). Et ça tombe bien, Kaladesh est remplit de cartes avec la fabrication, comme l’excellente Cultivatrice de lames. Parmi nos pondeurs, on peut également citer les myrs : Turbine à myrs, Matrice à myrs, Sphère de bataille myr ou même Reliquaire des Loyales légions.
Et que fait-on avec tous ces jetons artefacts ? Et bien c’est très simple : on les dope à la testostérone ! Forge de sombracier, Monument eldrazi, Brigadier d’acier, Chef de la fonderie… Et si ça ne suffit pas, on termine à grands coups de Envahissement, Ruée irrésistible, Décimateur des provinces… Bref, vous avez saisit l’idée, on piétine et c’est terminé.
Si Oviya Pashiri, sage façonneuse de vie vous intéresse, je vous invite à lire cette excellente analyse (en anglais).
1) Dralnu, seigneur liche
Voilà un commandant bien risqué ! Si vous décidez de vous lancer avec Dralnu, attendez-vous à des réactions de surprise de la part de vos adversaires. Et pensez à bien le protéger… Alors, comment on s’y prend avec lui ? Et bien le deck que je vous suggère est assez simple à résumer, étonnamment.
Tout d’abord, comment protège-t-on notre Dralnu des dégâts qui pourraient lui être infligé ? On joue un deck noir-bleu, ça sera donc un deck contrôle et notre main devrait être remplie de contresorts tels que Contresort, Sape, Commandement de Silumgar, etc. On peut également équiper notre Dralnu de Bottes de piedagile ou encore une Armure fléaumage. Hymne funèbre kor est également une bonne option peu connue, vos adversaires ne s’y attendront pas.
Ensuite, il « suffira » de remplir le deck de tues-bête et removal efficaces comme Droit à la gorge, Lame du destin, Chute du héros, bref on connaît la chanson.
Là où ça devient intéressant, c’est que le deck peut se permettre de jouer des sorts de pioche / défausse peu connus comme Recherche effrénée, Pulsation de la grille… Et bien entendu Fait ou fiction. Cette défausse permet également de jouer quelques sorts avec la folie, comme Chasseur de gros gibier ou Obscur flétrissement.
Une fois notre cimetière remplit d’éphémères et de rituels, la capacité de Dralnu devient vraiment intéressante et permet de garder la cadence là où d’autres decks contrôle s’essouffleraient.
On accompagne le tout d’accélérateurs comme Sanctuaire de Jace et Baral, directeur de conformité. On saupoudre le tout de quelques créatures telles que Talrand, invocateur céleste et autres Guide de perfection pour mettre un peu de pression et coller des dégâts.
Il suffira ensuite de terminer la partie avec des Exsanguination, Aberration dévorante, Rite de duplication, Titan des tombes, Père de la stagnation… Faites vous plaisir, les options ne manquent pas !
Conclusion
Voilà, ce top est terminé ! Il aura nécessité beaucoup de travail, car les commandants originaux sont également parfois les plus difficiles à créer et très peu de decks existent afin de s’en inspirer.
Mention spéciale pour Sek’Kuar, gardemort, Sygg, surineur de rivière, Tymaret, le Roi assassin, Varolz, l’escarrifié et Memnarch. Ce top 10 aurait dû être un top 15, mais ces commandants manquait légèrement d’originalité et étaient suffisamment explicites pour que vous compreniez comment les jouer.
Cet article vous a plu ? Vous pensez à des commandants qui mériteraient leur place dans ce top ? N’hésitez pas à m’en faire part !
Très bel article encore
Je voulais juste dire que j’ai mis deux semaines pour comprendre la combo de Mishra😂
Il m’a fallu la relire 2-3 fois avant de comprendre aussi !!
Pour Mishra je suis épaté, j’étais en recherche mais les finesses de la pile m’échappent parfois ; je suis très content de pouvoir monter un deck avec lui XD
Spoiler alert : j’ai été obligé de fouiller un peu pour bien comprendre comment ça marchait. Celui qui a trouvé cette idée le premier est un grand malade !
plein de bonne idée et le pire c’est le mishra avec un pote on se faisait toute une histoire avec lui on voulais ce faire un edh avec que des cartes qui sont censé chercher la mm carte avec le mm nom pour un deck foireux mais rigolo et ba tu ma demonté nos theories et mardi je vais le voir et on pleureras ensemble la mort d un deck qui ne voulait pas gagner mais qui le peu malgré tout :p